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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 10:07

LE CONTINGISTE

 

Le contingiste page 1

 

 

Le-contingiste-page-4.jpg

L'ACCROCHAGE

 

 

A chaque opération je souhaitais presque l'accrochage pour en finir avec cette guerre qui piétinait de plus en plus.

Le 3 juin 1958 nous partons à minuit trente pour une direction que nous ignorons. A onze heures trente nous avons eu un réveil en fanfare. Léger débriefing du capitaine. Nous prenons quarante huit heures de vivres et sommes sur pieds avec notre armement au grand complet, plus qu'à attendre les camions qui sont en route. J'ouvre une parenthèse pour dire ce que je pense des chauffeurs, des tringlots comme nous les appelons. Eux non plus n'avaient pas la vie belle, ils étaient toujours sur les pistes pour nous conduire ou nous chercher, et il fallait qu'ils montent la garde près de leurs camions en nous attendant. Ils étaient devenus de vrais routiers acrobates bien que de temps en temps, un tombe au ravin. Donc les camions arrivent, nous montons en vitesse. En direction de DUPLEIX, nous nous posons la question, à DUPLEIX nous tournons à droite ou à gauche ? C'est à droite donc en direction de GOURAYA. Arrivés à GOURAYA, c'est encore à droite, nous comprenons vite, nous allons encore crapahuter dans le BOULHAL. A trois heures du matin nous débarquons. Nous sentons que quelque chose se passe. D'après les T.O. que nous recevons un quadrillage complet du secteur est en train de se mettre en place. Des renseignements sûrs sont parvenus et le piège devrait fonctionner. C'est juste dans les premières lueurs du jour que les premiers coups de feu éclatent. Ce sont les hommes du B.T.A. qui accrochent une bande forte de soixante rebelles environs. Les tirailleurs laissent un mort et trois blessés sur le terrain. Pour ce premier accrochage nous avançons en colonne. A huit heures le capitaine me fait remonter la colonne avec mon équipe, ils sont là me dit-il, dans l'oued devant nous. Avec mes hommes il ne faut pas longtemps pour se mettre en position. Il ne faut pas le leur répéter deux fois, dans la première minute un obus est déjà parti, ce qui vaut d'ailleurs des félicitations du capitaine pour notre vitesse d'exécution. Comme de coutume l'aviation nous épaule en mitraillant les pitons que nous ne contrôlons pas pour éviter la fuite des rebelles. Toute la matinée se passe ainsi. Nous tirons sur quelques fuyards isolés. Mais à quinze heures quarante c'est l'accrochage, pendant deux heures quinze c'est un combat sans merci. A vingt heures le B.T.A. et le commando Amarante montent à l'assaut, quant à nous, nous descendons dans l'oued et remontons de l'autre côté pour essayer de prendre les rebelles à revers, mais leur défense est bien faite. Nous montrons à peine le bout du nez que des tirs d'armes automatiques nous clouent au sol. Pendant ce temps la nuit arrive et le combat devient moins violent. C'est une technique que les fells utilisent maintenant à chaque contact avec l'armée. Ils fuient le plus longtemps possible pour accrocher le plus près de la tombée du jour ce qui permet de pouvoir se dégager en laissant un minimum d'hommes au combat. De notre côté nous avons cinq morts et une dizaine de blessés. Quant aux rebelles ils laissent trente deux morts sur le terrain, trois fusils mitrailleurs, douze P.M., des fusils de chasse et de guerre, des vivres et des munitions. Cette fois c'était un gros morceau que nous avions trouvé.

La radio parle de cet accrochage depuis deux jours, il y a bien eu une cinquantaine de rebelles tués. Le 7 juin les garçons du B.T.A. accrochent le reste de la bande, ils font cinq morts et récupèrent une mitrailleuse……..

 

Ce texte est extrait du livre "LE CONTINGISTE" il est reproduit avec l'aimable autorisation d'Edmond COURRALY.

 

Ce dernier a été affecté au 22ème R.I. du 08/11/1956 au 27/11/1958. Il a successivement occupé des postes à  VILLE BOURG, TIGRETH, MESSELMOUN, DUPLEIX, à la ferme MAITRE, à TALAYCORN, et LALA OUDA. Il recherche tous les camarades qui l'auraient connu et qui étaient en poste avec lui.

E.mail : edmond.courraly@orange.fr

 

  Michel.

 

 

 

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