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16 mars 2010 2 16 /03 /mars /2010 21:10

L'EMBUSCADE du 9 JANVIER 1959

SUR LA ROUTE QUI RELIE TENES AU CAP TENES

 

 

J'ai déjà évoqué cette embuscade dans deux articles, "Le phare du Cap Ténès" et "Une station radio Goniométrique au sommet du Cap Ténès".

Deux nouveaux témoignages divergent sur la date, ce qui m'a amené à effectuer un contrôle sur le site de "GenWeb". J'y ai retrouvé les noms de trois des militaires tués, et pour chacun, la date du 09 janvier 1959. J'ai donc tendance à confirmer cette date. Il est vrai que des témoignages 51 ans après les faits, peuvent être entachés de petites erreurs. Je vais donc les reproduire textuellement sans changer les dates.

 

TEMOIGNAGE DE Michel BRETAGNOL.

L'embuscade du 9 janvier 1959. Les gardes mobiles sont venus très rapidement à la semaphore-du-Cap-Tenes.jpgrescousse de notre convoi attaqué comme tu le sais. Parmi les tués, l'Adjudant chef CHAPOULAUD Armand, commandant notre détachement, le Sergent FONTAINE Jean fusilier de l'Air, le Sergent ou Sergent Chef DOUSSET Marcel technicien, le 2ème classe Paul AGUILA, le 2ème classe Michel LACASSIN. Il y avait également, KARIM un Algérien originaire de Marseille, il dépendait du détachement de la Marine installé dans le Sémaphore.

 

TEMOIGNAGE DE Monsieur RAU Félicien.

Monsieur RAU était un habitant de TENES qui a dressé une liste des attentats commis dans tout le secteur de TENES, il date cette embuscade au 9 Janvier 1959, et il note : Route du phare, embuscade, 7 aviateurs tués, 4 blessés. Le fils DOMINICI gardien du phare tué également.

 

TEMOIGNAGE DE Pierre ROUZIES.

Ma première opération, le 27 janvier 1959 s'est déroulée à TENES, au nord Au sommet du Cap TENES photo Bretagnol Micheld'ORLEANSVILLE. Un convoi de ravitaillement du poste radar avait été pris dans une embuscade. Le chef de poste, un Adjudant Chef, avait été tué, et ce jour là, nous avons évacué 7 morts plus les blessés. Evidemment, une opération a été montée pour retrouver les gars qui les avaient foutus en l'air. Ils ont été débusqués à quelques kilomètres au sud de TENES et nous avons effectué le bouclage. Un avion d'observation de l'ALAT est passé mais il a été touché. Il a pourtant réussi à se poser entre deux gros blocs de rocher. J'ai demandé l'autorisation de quitter l'hélicoptère, je suis parti avec mon arme et j'ai découvert l'équipage groggy, les jambes en l'air mais pas grièvement blessé. J'ai réussi à ouvrir la porte, j'ai décroché le pilote qui est tombé comme une masse. Ca l'a réveillé et il a pu marcher. J'ai récupéré le poste radio et nous sommes sortis de l'avion pour rejoindre l'hélico qui se trouvait à 300m. A ce moment là, j'ai entendu des ricochets et des morceaux de rocher qui partaient à droite et à gauche. Des tireurs isolés qui avaient vu la manœuvre tiraient sur nous. Nous nous sommes couchés, mais il fallait y aller. Les types ont cessé leur tir et nous avons réussi à rejoindre l'hélicoptère…..

 

TEMOIGNAGE DE Boris BERTRAND.

En cette fin de janvier 1959, l'escorteur côtier "FANTASSIN", affecté à Marine ORAN depuis 1957, est en escale au petit port de TENES. Le secteur est pourri. Le fellagha y règne et impose sa loi. Il tient la route et les plages désertées sous son feu. Nous triplons nos fonctionnaires de pont la nuit pour éviter une attaque surprise à quai. Au crépuscule du 26 janvier, nous sommes alertés par des tirs intenses venant de la route surplombant le port, à flanc de djebel. Je me précipite à mon poste de combat à la passerelle, où je saisis mes jumelles de timonerie et je comprends tout de suite : c'est l'embuscade contre le convoi! Ils sont tous piégés. L'escorte, la relève, sont neutralisées et anéanties en quelques minutes (7 morts). La mitrailleuse de la jeep de la gendarmerie démontée et emportée. Je vois un militaire français (un conducteur ?) qui a giclé du côté opposé des tirs ennemis et qui dévale la pente avec une vélocité qui nous laisse admiratifs et qui lui a sûrement sauvé la vie. Ce rescapé sait-il que des marins de la Royale l'encourageaient avec passion ? Nous n'avons pas armé nos canons pour intervenir. Si cela avait pu être, quel aurait été le résultat de nos tirs ? Nous aurions tout broyé sans distinction. En confrontant les dates, celles-ci laissent à penser que cette  embuscade à été montée par la Katiba du terrible MENOUAR. Celle-ci à été détruite par le 1er R.E.P. en deux combats : le 27 janvier 1959 : 30 hommes et leur armement sur le terrain; et le 14 février 1959 : 37 hommes (dont MENOUAR et sa femme déguisée en homme) abattus. Leurs armes plus une mitrailleuse (celle du convoi ?), et 2 F.M. récupérés.

 

 

TEMOIGNAGE DE DUGAS Albert.

Affecté au 22ème R.I. à MONTENOTTE, puis détaché à la musique caserne Hotel-Transatlantique-centre-de-repos-a-TENES.jpgLAVARANDE à TENES, nous étions logés à l'hôtel Transatlantique sur le port. Vers 17 heures le convoi en direction du sémaphore du Cap TENES est passé devant moi. Quelques minutes plus tard une violente fusillade a éclatée. Les blindés de la Garde Mobile sont immédiatement sortis, hélas trop tard pour les 7 victimes. Une cérémonie d'adieu à laquelle la musique participait a eu lieu à TENES. Je suis d'accord pour la date du 9 janvier, car le 27 je n'étais plus à TENES. J'avais rejoint MONTENOTTE en vue de mon embarquement à ALGER pour rejoindre l'E.P.G. de CHAUMON.

 

 

TEMOIGNAGE DE Robert PAVOT.

Je ne confirmerai pas la date, ce ne serait pas juste, car je ne l'ai pas retenue parmi tant d'autres. Par contre, ce dont je me souviens parfaitement, c'est qu'étant de permanence J.COMMES-au-central-des-transmissions-sur-les-remparts.JPGà la régulation des transmissions de TENES quelques jours auparavant, j'ai été prévenu téléphoniquement par un Sous Lieutenant, dont je ne me rapelle plus le nom, revenant d'une opération sur la route du phare et du sémaphore, il avait découvert des "trous d'hommes", pouvant laisser craindre une embuscade. J'ai donc immédiatement prévenu l'officier de permanence du poste de commandement de cet appel, et comme j'avais l'habitude de le faire, j'ai consigné sur un feuillet sur lequel on inscrivait les messages, la date, l'heure, ainsi que le nom de l'officier qui m'avait téléphoné. Je consignais également l'heure à laquelle j'avais informé l'officier de permanence, et j'ai archivé.

Le lendemain de cette embuscade, mon officier des transmissions, vint à la régulation, et me demanda qui avait reçu l'appel du Sous Lieutenant. Comme j'avais archivé, je lui fis voir le document. Il parut soulagé, et dans mon for intérieur, j'en conclus qu'il devait y avoir eu des questions embarrassantes de posées, pour qu'il vienne contrôler.

De plus j'ajouterai qu'à la suite de cette embuscade, le Colonel qui avait remplacé le Colonel LALLEMAND et dont je ne me souviens plus du nom, demanda qu'on lui envoie un radio avec un poste SCR 300. Je fus désigné pour accompagner le Colonel dans sa jeep, avec son chauffeur. Le commando suivait avec le médecin du régiment. La jeep fonçait, et nous arrivâmes sur les lieux les premiers. Il y avait des blessés, et ce que je me rappelle, c'est d'avoir vu un mort avec le haut du crâne décalotté. Il me semble que c'était un Arabe. Ce qui m'a surpris le plus, c'est d'avoir vu une carabine en bois, comme les jouets des gamins, qui était abandonnée sur la route. Étant dans un bureau et ne sortant qu'avec le P.C. en opération, je n'étais pas habitué à de tels évènements. J'ai déjà raconté oralement ces faits à un ancien officier, présent à TENES au service des transmissions de janvier 1958 à décembre 1959.

 

 

   Robert PAVOT.


 

 

 

          Michel.

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commentaires

H
<br /> slt monssieur chui un type de tenes javé 3 personnes de ma famille de FLN chui vrement fiere de ca pck ils on reussir de vous faire kité otre payé malgré q chui trise car ils on tous mort en 1961<br /> bon courage monssieur michel merci pr le blog<br /> <br /> <br />
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M
<br /> A l'attention de Mme CRIADO. Votre adresse mail ne m'a pas été communiquée. Veuillez me contacter par l'intermédiaire des fiches contacts sur le blog, ou consultez la page "comment contacter le<br /> blogueur" dans la marge à droite du blog. Je vous enverrai quelques photos du poste et de quelques militaires qui l'occupaient.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> A l'attention de Mme CRIADO Marie Thérèse. Votre adresse mail ne m'a pas été communiquée. Veuillez me contacter par l'intermédiaire des fiches contacts sur le blog, ou à l'adresse suivante:<br /> photos.22ri@laposte.net .Je vous ferai parvenir quelques photos.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Bonjour, je suis la nièce de Paul Christian Aguila qui étais le frère de ma mère, puisqu'il est décédé est que ma mère la rejoint il y a quelque mois. Je suis très touchée par votre témoignage<br /> ainsi que mon père qui est encore vivant qui s'apelle Criado Michel. Si vous avez plus de renseignement sur mon oncle ou des photos vous pouvez me l'envoyez sur ma boite e-mail. Merci de votre<br /> témoignage car ma maman me parlé beaucoup de son petit frère. Je vous remercie encore.<br /> <br /> <br />
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