C'ETAIT VOTRE UNITE
LE 22ème REGIMENT D'INFANTERIE
"COURAGEUX ET ROBUSTE
DANS LA BONNE HUMEUR"
Le 22ème Régiment d'Infanterie trouve ses origines sous la monarchie dans la création du Régiment de Viennois en 1776, lui-même formé à partir des 2e et 4e Bataillon du Régiment de Guyenne. De 1776 à 1783, il est cantonné à la Martinique où il se bat contre les Anglais. Puis il tient garnison à Boulogne, Calais puis Dunkerque à partir de 1788. Après la révolution, en 1791, il devient 22ème Régiment d'Infanterie de ligne. En 1792, il est cantonné à Saint-Omer. Il participe à l'expédition de Trêves dans l'armée de la Moselle et la même année, son 1er Bataillon est à Valmy, tandis que le 2ème se bat à Jemmapes et participe au siège de Lille. En 1793, ce dernier se bat dans le nord à Hondschoote. Puis, une réorganisation l'amalgame dans la 44ème Demi-brigade de ligne en 1796. En 1794, on la retrouve dans l'armée du Nord, puis en 1798, elle participe à la campagne d'Egypte où elle combat dans la bataille des Pyramides le 21 juillet. En 1800, elle est à Montebello et Marengo. En 1803, elle redevient régiment. De 1806 à 1807, l'Unité se bat contre les Prussiens et les Russes puis en 1813, elle est en Allemagne où elle s'illustre à Lützen et prend part à la Bataille de Leipzig du 16 au 19 octobre. Le régiment se bat à Maastricht en 1814, puis est dissous en 1815. Le régiment est reconstitué en 1820 à partir des éléments de la Légion d'Isère et, en 1832, il combat en Espagne, puis en Belgique, à Anvers, avant d'être envoyé en Algérie pour participer à la conquête de 1839 à 1846. En 1847, revenu en Métropole, il est en garnison à Lyon. Déplacé à plusieurs reprises, il participe à la campagne d'Italie en 1859.
LA GUERRE DE 1870
Durant la guerre de 1870, il est dans l'armée de Chalons où il est inclus dans la 1ère Division d'infanterie. Il se porte à l'Est où, fin août, il combat sur la Meuse, à Mouzon, Douzy et Sedan où ses éléments sont faits prisonniers. Reformé en 1871 au Puy, il est en garnison à Montélimar et à Valence de 1873 à 1874, puis déplacé à Briançon et Gap jusqu'en 1875, et enfin à Lyon et Romans jusqu'en 1881. Il participe à l'expédition de Tunisie en 1881 – 1882, puis revient à Lyon et à Vienne. De 1893 à 1902, il est stationné à Gap où il est inclus dans les troupes alpines. Fort de quatre bataillons, il est envoyé à Bourgoin et au camp de Sathonay jusqu'à la mobilisation de 1914.
LA GRANDE GUERRE
En 1914, du 3 au 16 août, est constitué à Rouen et Oissel, le 22ème Régiment d'Infanterie Territorial. Le 17 du même mois, il est transporté par train à destination d'Arras où il débarque le 18. Le 20, il fait mouvement sur Noyelle-sur-Lens, puis sur Pont-à-Vedin le 21. Jusqu'au 27 août, il prend position le long des canaux de la Deule pour en assurer la garde. Le 27, deux de ses Bataillons embarquent à Lens à destination de Pont-Rémy d'où, à marche forcée, ils rejoignent Fresne-le-plan le 5 septembre où ils sont rejoints par le reste de l'Unité. Il reste au repos sur place jusqu'au 9, date à laquelle il fait mouvement sur la Somme et le 19, il arrive à Villiers-Bretonneux. Le 26 septembre, après avoir assuré quelques travaux de défense, le régiment se porte sur le front Ginchy-Lesboeufs. A Longueval, il est accroché par des éléments allemands. Le combat s'engage sous un tir intense d'artillerie ennemie et se poursuit jusqu'à la nuit tombée. Le soir, le régiment à repoussé l'adversaire au prix de 25 tués, dont deux officiers, et 132 blessés. Il cantonne sur sa position à Longueval. Le 27, il fait mouvement sur Bouzincourt. Le 29, le régiment est à nouveau au contact de l'ennemi et perd encore sept officiers, dont un tué. Au total, du 27 septembre au 4 octobre, l'unité va déplorer la perte de 346 hommes, dont 21 tués et 146 disparus.
Du 9 au 20 octobre, le régiment est toujours en première ligne, puis le 21, il fait mouvement sur Bus-en-Artois où il est mis en repos jusqu'au 23, puis se déplace sur Montdidier où il arrive le 31. Après avoir participé à la construction d'une ligne de défense, il est déplacé en première ligne à Thiescourt où il prend position le 11 novembre. Il y reste jusqu'au 2 janvier 1915 puis le 5, il fait mouvement sur le secteur de Foncquevillers-Monchy où, jusqu'au 12 mars, il subit à nouveau la perte d'une vingtaine d'hommes. Puis, on retrouve l'Unité sur le secteur de Thiepvalle la Boisselle où jusqu'au 31 juillet, il déplore la perte de 194 hommes, dont 26 tués et un disparu.
Le 13 août, le régiment est envoyé en Champagne. Il arrive à Somme Tourbe le 17. Après avoir été employé à des travaux de défense, il est à nouveau envoyé en première ligne où à partir du 25 septembre, il combat au prix de lourdes pertes soit, au 19 octobre, un total de 304 hommes, dont 68 tués et 5 disparus. Jusqu'au 1er mai 1916, il est positionné en deuxième ligne, mais durant cette période, il perd à nouveau 190 hommes, dont 48 tués. Du 15 mai au 11 juin, il est mis alternativement au repos et participe à divers travaux de défense. Puis, il fait mouvement sur le secteur de Verdun où il arrive le 15 juin. A partir du 23 juin, il va s'illustrer dans les combats durant huit mois, puis il est relevé le 14 février 1917 après avoir perdu 421 hommes dont 69 tués.
Envoyé en Seine et Marne, il est mis au repos jusqu'au 27 février, employé à divers travaux jusqu'au 13 avril. Puis, il est déplacé sur le secteur de l'Aisne et au Chemin des Dames où ses compagnies se voient confier diverses missions, notamment de DCA et de transport de munitions jusqu'en décembre. Entre temps, le 14 novembre 1917, le régiment est cité à l'ordre du Corps d'Armée.
Jusqu'au 28 mars 1918, les bataillons du régiment vont être séparés et sont positionnés dans des secteurs différents. Le 24 mars, le 1er Bataillon est engagé dans la Somme. Du 26 au 30, il combat successivement à Roye, à Tilloloy et Dancourt, puis à Rollot et Mortermer. En six jours, il perd 202 hommes, dont huit tués Et 191 disparus. Puis, il est envoyé au repos et reprend le combat. Le 27 mai, à la suite d'une forte contre attaque ennemie, le Bataillon est contourné, 281 hommes en ligne, dont leurs neuf officiers, sont fait prisonniers. Les rescapés sont aussitôt envoyés en Alsace, sur le secteur de Thann et répartis dans d'autres unités. Le 12 juin 1918, le bataillon est dissous.
Quant au 22ème Régiment d'Infanterie, qui a lui aussi combattu avec vaillance au prix de très lourdes pertes en Champagne, à la Malmaison, à Reims et dans la Somme, il va participer au défilé de la victoire le 14 juillet 1919 après être entré à Metz en décembre 1918. Il est dissous à la Valbonne le 1er Janvier 1922. Durant le conflit, il a gagné le droit au port de la fourragère aux couleurs de la médaille militaire, à la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre et s'est vu décerner quatre citations à l'ordre de l'Armée.
LA BATAILLE DE FRANCE
Le 22 août 1939, le Centre Mobilisateur d'Infanterie 202 d'Haguenau forme le 22ème Régiment d'Infanterie de Forteresse qui reste en position sur le secteur de la ligne Maginot bombardée à partir du 15 juin 1940. Malgré une défense héroïque, le régiment est contraint à la reddition par la signature de l'armistice et il est entièrement fait prisonnier.
DE LA GUERRE D'ALGERIE A NOS JOURS
En mai 1956, le 22ème Régiment d'infanterie est reconstitué à trois bataillons avec des rappelés de la 8ème Région Militaire. Puis, il est envoyé en Algérie et basé à Ténès, ses éléments quadrillant un secteur entre Cherchell et Orléansville. Fin 1961 et début 1962, les 1er et 3ème Bataillons sont dissous. Le 2ème Bataillon devient 22ème Bataillon d'Infanterie. En janvier 1964, il est rapatrié en Métropole et dissous.
Durant ce conflit, l'Unité va déplorer la perte de 279 hommes.
Reformé en 1966 au camp de Sathonay, le 22ème Régiment d'Infanterie est à nouveau dissous le 1er octobre 1968, ses éléments formant alors le 99ème Régiment d'Infanterie; En 1964, le groupement des moyens régionaux n°5 prend l'appellation de GMR 5/22ème RI, puis à la suite de la réorganisation des armées en 1991, il est dénommé 22ème Régiment d'Infanterie. En 1992, il redevient 22ème Bataillon d'Infanterie, lui-même dissous en 2010, ses éléments formant le groupement de soutien de la Base de Défense Interarmées Lyon-Mont-Verdun.
Jean Louis CERCEAU