Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 février 2010 4 04 /02 /février /2010 22:58

HOMMAGE AU CAPITAINE CHAMPEAUX DU COMMANDO K.36

 

 

 

Le Capitaine CHAMPEAUX a fait preuve des plus belles qualités militaires à la tête de son commando de chasse "Kimono 36". Il se dépensera sans compter et obtiendra de brillants résultats qui lui vaudront encore deux citations.

 

La première à l'ordre de la Brigade le 19 Avril 1959.

"Depuis un an à l'unité, a toujours fait preuve à la tête de sa compagnie et du sous-quartier de CHASSERIAU des plus belles qualités de chef militaire et de pacificateur.

Par un travail opérationnel incessant, a considérablement assaini les douars HEUMIS et BAGDOURA (secteur de TENES) en détruisant l'organisation politico administrative locale.

S'est également signalé au cours d'engagement les :

-         11 Juillet 1958 dans les OULED FARES.

-         29 Octobre 1958 dans les HARENFA. 

-         22 Décembre 1958 dans le BISSA.

-         26 Mars 1959 dans le BAGDOURA ;

Où il a mis hors de combat 8 rebelles et s'est emparé de 3 armes de guerre"

 

La deuxième à l'ordre du Corps d'Armée le 24 septembre 1959 :

"Continue à conduire son Commando de chasse au feu avec un brio remarquable. Le 11août 1959 dans le djebel BISSA ayant décelé une section rebelle postée en embuscade, a donné l'assaut et obligé l'adversaire à décrocher en laissant 4 morts sur le terrain.

Le 16 Août 1959, dans le Douar OULED FARES, à la suite d'une manœuvre particulièrement brillante, a cerné et tué 8 rebelles, récupérant 4 armes de guerre, dont un pistolet mitrailleur et des documents importants."

Fin 1959, le Capitaine CHAMPEAUX est détaché au P.C. de son bataillon. Il n'en continue pas moins à s'occuper de l'unité dont il vient de se séparer. C'est en allant la rejoindre pour assurer le commandement d'une opération héliportée qu'il trouve la mort le 1er Janvier 1960 alors qu'il parcourt la route de FROMENTIN à CHASSERIAU. Il est tué ainsi que son chauffeur le vaillant soldat BLEUSE.

Obseques du Cpt CHAMPEAU a ORLEANSVILLE photo R.MORNIEUXA ORLEANSVILLE, après qu'une garde d'honneur eut assuré la veillée, la messe de funérailles du Capitaine Pierre CHAMPEAUX et de son chauffeur fut célébrée en présence de Madame CHAMPEAUX, des autorités Civiles et Militaires, des Associations d'Anciens Combattants ainsi que d'une très nombreuse assistance. Le Colonel DAUMONT prononça entre autres les paroles suivantes :

"Capitaine CHAMPEAUX, retracer en détail les seize années de votre courte mais brillante carrière, à quoi bon. Elle est simple, elle est pure, elle est droite, celle d'un soldat et d'un chef."

"Homme de cœur, combattant d'élite, instructeur de classe, Officier d'Etat Major qualifié, vous n'avez, partout où vous avez servi, mérité que des éloges."

"Vous faisiez partie de cette phalange de jeunes Capitaines qui font la gloire, la force et l'avenir de l'armée et vos chefs le savaient bien puisque vous veniez d'être inscrit au Tableau pour le grade de Chef de Bataillon…."

Ensuite le Colonel DAUMONT remit au Capitaine CHAMPEAUX la Croix de la Valeur Militaire avec Palme et la Croix d'Officier de la Légion d'Honneur, tandis que son chauffeur le soldat BLEUZE recevait la Croix de la Valeur Militaire avec Palme et la Médaille Militaire.

Voici la septième citation du Capitaine CHAMPEAUX :

"Entraîneur d'hommes d'une classe et d'un rayonnement exceptionnels. Placé à la tête d'une Compagnie depuis juillet 1958, a fait de son unité un Commando de Chasse remarquable aussi ardent au combat qu'efficace dans les tâches de pacification.

Au cours de ses 18 mois de commandement, a sillonné sans relâche les montagnes du BISSA et du DAHRA Algérien, mettant hors de combat 126 rebelles et capturant 56 armes dont 2 pistolets mitrailleurs et 9 fusils de guerre.

Le 1er Janvier 1960, à été pris à partie par un élément rebelle placé en embuscade alors qu'il accomplissait en jeep une mission de liaison entre FROMENTIN et CHASSERIAU (Secteur de TENES).

A fait preuve du plus grand courage et bien que grièvement blessé dès les premières minutes, a tenu en respect les assaillants par son tir efficace jusqu'à l'épuisement de ses munitions."


Khalloul-montee-des-couleurs-photo-REDON.jpg 

 

TEMOIGNAGES

 

Témoignage de l'Abbé Yannick LALLEMAND.

 

Il fut mon Commandant de Compagnie en ALGERIE….

Le trait qui, me semble t'il, suffit à donner au Capitaine CHAMPEAUX un visage vivant et réel, est la confiance qu'il savait inspirer à toute sa Compagnie, son Commando de Chasse "Kimono 36".

Ceux qui ont connu l'ALGÉRIE dans une unité combattante savent bien que partir en opérations, marcher des heures de suite, en pleine nuit, dans un terrain difficile, sous la menace continuelle de l'embuscade, est intolérable s'il n'existe entre les hommes et leur chef, entre tous les membres de l'unité, une confiance réciproque.

Par la préparation minutieuse de ses opérations et son sens tactique, par son endurance et son calme à toute épreuve, par sa connaissance et la proximité de chacun d'entre nous, par sa "conscience professionnelle", l'amour de son métier le Capitaine CHAMPEAUX était arrivé à communiquer à son unité une assurance tranquille qui poussait les uns et les autres. Européens et Musulmans, à marcher inlassablement à sa suite.

Entendre sa voix au poste radio, deviner sa haute silhouette au lever du jour, voir atterrir son hélicoptère au milieu de ses hommes alors qu'il dirigeait plusieurs éléments opérationnels était pour son commando un réconfort, un encouragement, un regain de dynamisme.

Combien au Régiment ont aspiré, au fond d'eux-mêmes à être sous les ordres de celui qui, au moment de sa mort, était proposé pour le grade de Chef de Bataillon. Ces "ficelles" il les avait acquises avec sa Compagnie qui était devenue une unité vivante, soudée, dynamique et , efficace, grâce à cette assurance qui se dégageait de lui et cette confiance réciproque qu'il faisait régner entre tous.

La figure du Capitaine CHAMPEAUX reste un exemple qui nous invite à marcher sur ses traces, à être à notre tour de véritables "entraîneurs d'hommes". 

 

                                                                       Abbé Yannick LALLEMAND.


K-36-en-operation-dans-le-BISSA-Photo-Redon.jpg 

 

Témoignages d'un camarade d'Indochine.

 

Ce qui faisait de Pierre CHAMPEAUX un exemple pour nous Officiers c'était son allant, son extraordinaire volonté toujours enrobée de gaîté avec laquelle il dominait fatigues et souffrances et bravait les dangers. Mais, ce qui le distinguait de beaucoup de héros, c'était sa délicatesse de cœur et sa simplicité fraternelle. Il avait particulièrement ce don d'entraîneurs d'hommes qui suscite chez chacun un sursaut d'énergie pour donner le meilleur de soi même et jusqu'à la totalité.

Il est parti dans un dernier élan d'ardeur et d'amour de ses hommes, car c'est bien pour eux qu'il a risqué son passage seul de nuit.

Arrivé à ses hauteurs où le don de soi avoisine la sainteté il lui a été permis de découvrir d'un seul coup la face de notre père à tous en nous léguant l'ultime message d'un idéal pur.

 

                                                                                  Un  Camarade.

 

 

Témoignage du Général Georges de BOISSIEU.

 

C'est avec plaisir et émotion que j'évoque, à l'intention des candidats à Saint-Cyr du Prytanée, la figure du Capitaine CHAMPEAUX, mon ancien subordonné et ami.

Chef de section à COETQUIDAN, il a profondément marqué les élèves qui sont passés entre ses mains parce qu'il s'attachait non seulement à les instruire, mais aussi à les éduquer.

D'une extrême finesse, tant physique que morale, il possédait une autorité naturelle extraordinaire et exerçait un rayonnement qui est la marque même du chef.

Intransigeant sur le devoir, connaissant à fond son métier, et s'y donnant tout entier, il était craint des Cyrards parce que naturellement, inconsciemment, ceux-ci briguaient l'honneur de gagner son estime et sentaient qu'un tel homme ne l'accordait qu'à ceux qui voulaient passionnément mériter le noble titre d'officier.

Craint…., mais aimé, car , chrétien, il réussissait sans effort apparent à mettre en pratique dans sa vie quotidienne et professionnelle les préceptes du Christ.

Distingué en ALGERIE pour former, puis mener au combat un Commando de Chasse, il s'y montra tel que je l'avais connu à COETQUIDAN, calme, dur avec lui-même enthousiasmant par son exemple et sa modestie.

CHAMPEAUX est un magnifique modèle pour des jeunes qui ont choisi la carrière militaire.

Moi qui ai eu le privilège de le bien connaître, je souhaite que son parrainage vous aide à mieux comprendre la grandeur intransigeante de la vocation d'officier.

 

                                                                       Paris, le 29 novembre 1966.

 

                                                                       Général Georges de BOISSIEU.


Ce texte m'a été communiqué par Claude Bourgoin.
Les photos du commando K.36 sont des collections d'Yves Redon et de Raymond Mornieux.

 

 

                                                                                 

 

 

 

                                                                                                                                                                                           

Partager cet article
Repost0

commentaires

F
Bonjour.<br /> Je viens de prendre connaissance de votre message.<br /> Je serai heureux que vous me contactiez à l'adresse suivante:<br /> photos.22ri@laposte.net<br /> Amicalement.<br /> Michel.
Répondre
M
Bonjour<br /> 55 ans après, j’ai tapé dans Google les simples lettres: K36 Chassériau.<br /> Et voila votre site.<br /> Que de souvenirs.<br /> J’étais à K36 en 59 et en 60 tant qu’aspirant.<br /> J’ai bien connu le capitaine Champeau. Admirable autant que sympathique.<br /> Quelle tristesse lorsque il a été tué en embuscade. Quelle tristesse aussi à la mort de l’aspirant Leffin, lui aussi tué au combat. Deux camarades dont je garderai toujours le souvenir.<br /> J’ai bien connu les S/Lt Yannick Lallemand, Laradji, Boisard, Autun, Pelletier et bien d’autres, , <br /> Honneur à mon radio qui se coltinait les 20 kg du poste émetteur ! On partageait tout, et en particulier les boites de sardines des rations FSE, ou tout au moins les écailles huileuses qui avaient tendance à coller sur le combiné du poste! <br /> C’est bien peu de mots pour une période très intense, difficile pour beaucoup, mais que je ne suis pas prés d’oublier.<br /> Merci pour votre site qui permet de partager des souvenirs très présents dans nos mémoires.
Répondre