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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 13:42

UNE STATION RADIO GONIOMETRIQUE AU SOMMET DU CAP TENES

 

 

En 1957, le phare du Cap TENES, et le sémaphore étaient protégés par les fusiliers marins.

  

Pour les besoins du contrôle de l’espace aérien et  l’aide au positionnement et guidage de nos appareils en vol, la décision fut prise par l’armée de l’Air, d’implanter au Cap TENES, une station  Radio équipée de matériel de Goniométrie. Elle serait tenue par une unité d’aviateurs dépendant de la Z.D.A. 903.

 

A cet effet, un camp de base  fut construit sur le flanc « Est » au pied du Cap TENES, à peu près au même niveau que le phare, et à quelques distances de celui-ci. De même, la tour de guet située au sommet du Cap fut agrandie et réaménagée pour y loger une vingtaine d’hommes, et y installer la station de radio goniométrie. L’ensemble formé par ces deux postes, « station basse » et « station haute» reçu la dénomination de « point sensible AIR de TENES ».

 

Dès 1957,la construction d’une piste fut engagée pour relier le pied du Cap TENES à son sommet.

 

L’aménagement d’une Drop Zone quelques dizaines de mètres sous le poste AIR,  permettait aux hélicoptères d’assurer si nécessaire, autrement que par la piste, l’approvisionnement au sommet du Cap.  La protection de ces deux sites, des plus sommaires, se limitait à l’empilement de sacs de sable entourés de quelques rangs de fil barbelé et avec sur chaque site une mitrailleuse 12/7.

 

Le jour, les aviateurs se savaient surveillés par des « chouffs » souvent des bergers, leurs déplacements étaient espionnés. La nuit, les sentinelles de la station haute, apercevaient des signaux lumineux dans le djebel. Prisonniers de leurs instructions leur enjoignant tant de ne pas s’éloigner de leur poste que de mener des actions offensives, les aviateurs  ne pouvaient que se tenir sur la défensive. Fin janvier 1959, ils eurent de nuit,  à repousser  une  attaque de la station haute comme ils eurent  à épauler lors d’un harcèlement effectué  de nuit, les marins du sémaphore.  Suivant un cycle irrégulier, tous les 7 à 10 jours, la garnison de la station haute, était relevée et rejoignait pour récupérer avec plus d’aisance, la station basse .

 

C’est lors de l’une de ces liaisons, le 25 septembre 1958 que l’unité descendante fut prise dans une embuscade, où 5 aviateurs furent tués.  Parti depuis la station basse  à la tête d’une quinzaine d’hommes, l’adjudant chef CHAPOULAUD qui commandait « le point sensible AIR»,  mis les assaillants en fuite  sauvant ainsi le reste du groupe.

 

Le 9 janvier 1959, le convoi de ravitaillement des aviateurs  de retour vers la station basse, fut attaqué sur la route reliant TENES au Cap. A l’issue des combats on releva ce jour là les corps de 7 militaires tués, 6 aviateurs, un fusilier marin, plus un civil  gardien du phare. Alertés par les échanges de tirs, les gardes mobiles en poste près de l’ancienne gare de TENES  accoururent en renfort à bord de leurs véhicules blindés, contraignant les fells à s’enfuir. Ce jour là, l’adjudant chef CHAPOULAUD, trouva héroïquement la mort.  L’encadrement de l’unité du Cap TENES fut alors renforcée par l’arrivée d’un capitaine et de trois sous officiers des commandos parachutistes de l’air.

 

Parallèlement, le 1er R.E.P. et le commando « VIET » de TENES nettoyèrent le secteur. De chasseurs, les fellaghas furent transformés en gibier. En s’autorisant à passer à l’offensive les aviateurs dont ce n’était pas la mission, entraînés par les parachutistes, puisèrent dans l’action la force et l’audace de celui qui prend l’initiative. L’atmosphère dans les deux stations en devint plus confiante. Certaines liaisons avec TENES pour le  ravitaillement, purent en partie être marginalement  assurées par un petit bateau, sécurisant ainsi ces déplacements.

 

Mais l’évolution des techniques radio et des matériels, ne justifiaient déjà  plus le maintien de ces postes de goniométrie, et fin février 1959, sur décision du commandement de la ZDA 903, les installations radio électriques, et goniométriques, furent démontées et enlevées par hélicoptère. L’ensemble du détachement AIR reçut l’ordre d’évacuer les lieux.

 

De leur côté les fusiliers marins quittèrent le phare du Cap TENES, où ils furent remplacés par une unité du 22ème Régiment d’Infanterie. Ils furent toutefois maintenus dans le sémaphore.

 

 

 

            Michel FETIVEAU avec la collaboration de Michel BRETAGNOL qui occupa le poste AIR.

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