EMBUSCADE DE DUPLEIX BOU YAMENE
du 28 FEVRIER 1957
Où deux de mes camarades Robert BORIES et Paul LAFITTE décédèrent
4èmesection 2èmeCompagnie du 1/22ème R.I. basé au camp de BENI BOU HANOU
Tragique destin pour ces copains
Dans la nuit du 27 au 28 février1957, au camp de BENI BOU HANOU, une grenade offensive piégée dans le réseau de barbelé, installé autour du camp, explose.
Notre camarade Paul LAFITTE cette nuit là, est de garde au poste face à l’explosion, aussitôt il réagit en tirant en direction de l’incident, toute la section rejoint alors les postes de combat.
Nous pensons tout de suite à une intrusion dans le camp, mais il n’en est rien, l’explosion de la grenade a du être provoquée par un chacal attiré par la nourriture.
Au rapport le lendemain matin, le sous lieutenant « PASTEAU », félicite « LAFITTE » pour sa bonne réaction, et lui dit : par manque d’effectif, je ne vous avais pas autorisé à aller chez le dentiste, vous prendrez aujourd’hui le convoi pour aller vous faire soigner, vos camarades prendront votre tour de garde.
En effet son absence déséquilibrait le planning de garde, car nous étions juste le nombre suffisant pour prendre deux heures de garde chaque nuit.
Paul LAFITTE prit donc le convoi du 28 février 1957 qui devait tomber en embuscade sur la piste de BOU YAMENE à DUPLEIX, blessé il fut transporté à l’hôpital « MAILLOT « où il décéda le 06 mars 1957.
J’ai retrouvé sa tombe au cimetière d’Orgemont à ARGENTEUIL, 50 ans après.
Un autre camarade Robert BORIES, permissionnaire, pris ce même convoi, pour rentrer en FRANCE. Il fut aussi tué dans l'embuscade.
Texte de Claude ROCHARD.
L’EMBUSCADE DU 8 DECEMBRE 1956
Le 2 mai 1956, je suis incorporé au 93ème Régiment d’Infanterie, camp de Frileuse78 contingent 56/1B., à la « CA2 » compagnie d’élèves gradés.
Pendant six mois je reçois, ainsi que mes camarades, l’instruction de base de tout militaire, puis l’instruction pour accéder aux grades de caporal et de sergent. Je ne devais pas être assez motivé pour le commandement militaire, puisque je suis resté 2ème classe, pendant tout mon service militaire.
Le 2 novembre 1956, après avoir vu partir les rappelés, c’est à notre tour de partir pour l’Algérie, nous prenons le train à la gare de Versailles Chantier, pour le camp de transit de Sainte Marthe à Marseille.
Le 4 novembre 1956, nous embarquons sur le « Ville d’Alger », et nous débarquons le 5 novembre à Alger. Ensuite le transport se fait par le rail, d’Alger jusqu’à El Affroun, où des camions nous attendent pour nous emmener à VILLEBOURG, petit village situé sur la côte entre TENES et CHERCHELL.
Nous sommes affectés, au 1er bataillon du 22ème régiment d’Infanterie en ALGERIE, et nous restons à VILLEBOURG pendant environ un mois. Nos tâches dans ce camp consistent essentiellement aux travaux d’aménagement du camp, tranchées, confection de frises de barbelés, installation de mirador, patrouilles de nuit, et escortes de convois.
Le 8 décembre 1956, nous apprenons que le scout-car blindé où se trouvaient cinq de nos copains de GOURAYA, partis en escorte de protection du véhicule d’un aumônier?, est tombé en embuscade, sur la route Alger Oran.
Voici les faits non officiels, tels qu’ils nous ont été rapportés à l’époque :
Les soldats Jean Marie DELCOUDERC, André GOURBANEL, Michel HAUZA, Jean Pierre SICH, Aimé MARTY, qui se trouvaient à bord d’un scout-car blindé, en escorte de protection d’un aumônier sont tombés en embuscade près de la ferme MESSELMOUN.
Au cours de l’attaque, leur véhicule se serait renversé dans le fossé, les H.L.L. après avoir récupéré les armes, auraient arrosés l’engin blindé d’essence, y auraient mis le feu, et nos camarades seraient morts carbonisés.
Je ne les connaissais pas personnellement, mais d’après ce qui nous a été rapporté, ils étaient arrivés depuis peu de temps en Algérie.
Si j’apporte un commentaire sur cette embuscade, c’est parce que je fus désigné, avec une quinzaine de camarades, pour escorter le convoi qui devait transporter leurs dépouilles à l’Hôpital de BLIDA, où les honneurs militaires leurs furent rendus.
Je mets quelques réserves sur les circonstances décrites dans mon commentaire, qui comporte peut-être des erreurs ou des omissions, sauf pour l’accompagnement des corps à Blida où j’étais présent.
Je n’ai aucune information précise, concernant le sort de l’aumônier, qui circulait dans un autre véhicule, si des camarades ont des renseignements plus précis sur cette attaque, qu’ils n’hésitent pas apporter leur témoignage.
Cette pénible mission, survenue, seulement un mois après notre arrivée en Algérie, fut notre première confrontation avec la mort de camarades, la deuxième confrontation aura lieu trois mois plus tard, avec la mort de 28 autres camarades, tombés dans l’embuscade de Dupleix le 28 février 1957 dont Paul Lafitte, et de Robert Bories, de notre section.
Hommage à mes amis morts au combat, nous ne devons pas les oublier!
Claude ROCHARD.
Documents communiqués par Albert ROUSSEL.
Document communiqué par Claude BOURGOIN.