UN NOUVEAU TÉMOIGNAGE SUR L'EMBUSCADE
DU 4 MARS 1959
Le 27 novembre 2015, j'ai publié un article sur cette embuscade, à la suite de deux témoignages.
Je viens d'être contacté par Gilbert VALADE, qui se trouvait à l'époque en poste à FRANCIS GARNIER, à la 5ème Compagnie du 2ème bataillon du 22ème R.I.
Il m'a confirmé, qu'avec sa compagnie, il avait participé le 4 mars 1959 à une importante opération, à l'ouest de MONTENOTTE.
En fin d'après midi, l'opération terminée, leur convoi comprenant, un half-track, une jeep, et 4 ou 5 GMC regagnait son cantonnement en passant par Ténès.
L'half-track, ouvrait la route, et il se trouvait dans le GMC qui suivait, avec quelques copains et plusieurs harkis, dont un ancien "fell", Slimane, rallié à notre cause. Ce dernier lors des déplacements en véhicules, prenait systématiquement, le FM 24/29 armé sur ses genoux et surveillait attentivement la route. Dans les nombreux virages après Ténès, il aperçut dans les broussailles qui surplombaient la route, un homme qui se cachait. Immédiatement, il ouvrit le feu dans sa direction, ce qui entraina une violente riposte des fells qui se croyaient découverts. L'effet de surprise n'existait plus, et seulement, les deux premiers véhicules se trouvaient engagés dans la nasse de l'embuscade. Les autres GMC, et la jeep du capitaine, étaient à l'abri des méandres de la route, et n'eurent à subir que le tir d'une mitrailleuse MG 42 qui avait été placée en tête de l'embuscade pour contrer d'éventuels secours en provenance de Ténès.
Mal positionnée par rapport au convoi qui l'avait dépassée, elle fît beaucoup de bruit mais heureusement peu de dégâts.
Sous le feu de l'ennemi, Gilbert put très rapidement enjamber la ridelle arrière du GMC, et se protéger dans le fossé de la route tout en faisant feu sur les assaillants. Son copain Philippe SENCE, n'eut pas cette chance, et fut très grièvement blessé.
Le chauffeur de l'half-track ayant été tué, le véhicule termina sa course dans le fossé.
A l'arrière, après s'être mis à l'abri des tirs adverses et organisé la défense, le capitaine lança très rapidement à la radio un appel aux secours et sollicita l'intervention de l'aviation. A peine un quart d'heure plus tard, un piper et 2 T6 étaient sur zone.
Ces derniers mitraillèrent le talus situé au dessus de l'embuscade et tirèrent leurs roquettes, ce qui obligea les fells à fuir.
sans l'intervention du harki avec le fusil mitrailleur, cette embuscade aurait été beaucoup plus meurtrière.
Deux noratlas 2501 prirent le relai des avions de combat, et lancèrent des lucioles pour permettre aux secours venus de Ténès de soigner les blessés, d'évacuer les plus atteints sur Alger, et récupérer les morts pour les rapatrier sur Ténès.
Plus tard, nous avons repris la route à l'envers en direction de Ténès pour rejoindre Montenotte où nous avons passé le reste de la nuit.
Gilbert VALADE Michel.